Conseil de saisons
Petit arbre fruitier deviendra grand ...
Les arbres fruitiers prennent tout mon temps de travail. C’est parce que je les aime profondément. C’est pour moi, les plus belles plantes que la nature nous offre. Ils nous donnent des fruits remplis de vitamines. Et pour y arriver, ils se dressent, majestueux, vers le ciel. Et puis ils se mettent à fleurir. Et c’est magique, ces floraisons. Ce sont des nuages de fleurs blanches et rosées. Ils appellent le vent et les insectes pour se transmettre le pollen nécessaire à la fécondation, indispensable pour la fructification. Et les fruits apparaissent. Tout petits comme des bébés. Et puis grossissent. C’est vivant. Cela captive mes pupilles de les voir grandir et prendre des couleurs. D’abord les bourgeons qui dorment. Qui se réveillent. Qui grossissent. Certains sont à bois et d’autres à fruits…
C’est là que j’interviens. Avec mon sécateur, ma scie égoïne, ma bêche, rarement ma tronçonneuse d’élagage, et parfois mon pulvérisateur.
Mais pourquoi ? Ne se débrouillent-ils pas seul ?
C’est en travaillant avec eux que j’ai appris à les connaître. A savoir comment leur faire du bien en les taillant, en les respectant, parfois en leur donnant à manger. Mais avant tout, en les plantant avec raison. J’insiste beaucoup sur ce point, car si une plantation est faite trop serrée, les arbres ne se développeront pas bien. Ou bien ils seront toujours en concurrence, et pousseront toujours plus haut, ou bien les branches de différents arbres s’entrecroiseront et se blesseront. J’insiste que pour avoir de beaux arbres fruitiers, bien épanouis au bout de quinze ans, avec des branches arquées naturellement sous le poids des fruits et retombant parfois à l’horizontale, ils ont besoin de temps et d’espace. C'est-à-dire pour les basses tiges ou buissons, de quatre à six mètres d’envergure et pour les demi-tiges et hautes tiges de huit à quinze mètres selon les variétés. Et que si ce n’est le cas, ce sera impossible de les construire pour qu’ils ressemblent un jour à un vieil arbre dont on a souvenir, ou que l’on a vu chez une connaissance, ou sur une photo de magazine. D’abord la terre sera responsable de l’extension de l’arbre. Une variété peut atteindre, un jour, huit mètres d’extension sur un sol sablonneux et la même variété, sur un sol limoneux, douze mètres.
Souvenez vous aussi des articles précédents dans lesquels j’insistais que toutes les variétés ne poussent pas partout. Des apports d’amendement et d’engrais adéquats peuvent parfois, mais pas toujours, améliorer le sol.
Une fois planté, l’arbre va vouloir pousser, fort vers le haut. C’est normal, c’est comme nous, quand on est enfant, on veut devenir grand. Il faut juste bien le tailler dès le départ en formant ses futures charpentières. Et ce n’est que quand il aura atteint une hauteur qui lui convienne, qu’il va commencer à faire des fleurs. C’est à ce moment qu’il à besoin de se sociabiliser avec ces « amis » pour recevoir et donner son pollen. Les fruits apparaîtront, ce sera une joie et aussi une satisfaction. C’est avec les fruits, de plus en plus nombreux, au fils des ans que les branches vont commencer à s’ouvrir et à retomber.
C’est à ce moment que nous pratiquerons des tailles d’entretien, coupant les branches qui s’entrecroisent, ou qui poussent vers l’intérieur.